Contours du jour qui vient

Après la guerre qui a ravagé le Mboasu, cet état imaginaire et ô combien réel d'Afrique, le pays est en proie à la violence. Pratiques traditionnelles, rituelles vaudou et christianisme dévoyé se mêlent dans cet univers plongé dans la misère. La mère de Musango, considérant que sa fille est possédée et qu’elle est responsable de tous ses malheurs, menace de la brûler. Musango sera finalement épargnée, mais jetée dehors, livrée aux hasards de la rue qui ne l’épargneront pas. Et c’est bien à cette mère dénaturée qu’elle s’adresse dans un discours aux accents vibrant d’une sourde révolte. « Mais il faut que tu saches, même si tu ne comprends pas, que je n’abdiquerai pas mon unique certitude : le droit et le devoir de vivre. » Décidée à retrouver sa mère, la jeune Musango traverse un pays frappé de folie. Des rivages du fleuve Tubé aux bas-fonds de Sombé, métropole d'Afrique en proie à l'anarchie, Musango trouve finalement sérénité et espoir grâce au contact avec d’abord son ancienne directrice d’école, ensuite sa grand-mère. Finalement, sa rencontre avec le petit Mbalè, marquera les prémices d'un jour nouveau pour ce pays. Le titre « Contours du jour qui vient » dit bien le mouvement d’ensemble d’une œuvre qui nous conduit de la nuit la plus sombre vers une forme de lumière. Ce mouvement est porté par une langue d’une grande beauté poétique, au souffle puissant. Roman initiatique donc qui propose à son lecteur un parcours rude, certes, mais qui n’aboutit en aucun cas à un bilan désespérant.